LÂCHONS PRISE
- Helene Tisseau
- 1 oct. 2023
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 déc. 2023
Qui n’a jamais été assailli de ruminations, de pensées toxiques sur ce dont nous n’avons pas prise peut s’abstenir de lire ce texte.
Sauf si l’empathie l’amène à vouloir mieux comprendre l’Autre, afin d’évoluer dans une société plus compréhensive, plus aimante et finalement, plus vivable. Mais cette merveilleuse qualité humaine qu’est l’empathie fera l’objet d’un autre post.
Parce que, finalement, pour pouvoir faire preuve d’empathie, n’avons-nous pas d’abord besoin de lâcher prise?
Faire le vide tout ce qui nous « pourrit la vie » pour pouvoir appréhender cette dernière sous un autre regard, plus serein et donc plus à l’écoute.

Comme il est difficile de ne pas se lamenter face à une injustice. Ne pas être irrité par un temps maussade. Ne pas être honteux de nos propres actes qui appartiennent au passé. Ne pas ressentir une douleur intense face aux agissements parfois abominables d’autrui. Ne pas être en rage face à des mots violents que l’on peut recevoir… Il me serait impossible de dresser toute la liste des émotions négatives qui nous atteignent au plus profond de notre être, face à ce qui nous arrive parfois.
Oui, « ÇA nous arrive », et si nous laissons ce « ça » à l’intérieur de nous-même, il finit par grignoter une partie de nous-même.
Nous ne pouvons pas changer le passé, pas plus que nous pouvons anticiper le futur, encore moins que nous pouvons contrôler les décisions des autres ou ce que la nature et la vie nous envoient.
Nous ne pouvons pas les nier non plus.
Mais nous pouvons cesser de les laisser nous impacter négativement.
Ô non! ce n’est pas toujours simple.
Nous n’avons pas d’autre choix que de commencer par les accueillir.
La colère, la tristesse, la rancoeur, le regret, la peur et que sais-je encore, viennent nous rendre visite en fonction de ce que nous vivons. Elles sont là, présentes en nous sans que nous les ayons convoquées.
Eh bien soit.
Là où cela se complique, c’est quand elles restent; tenaces pensées qui nous procurent des émotions et des sensations désagréables, voire douloureuses, en tous cas toxiques. Envahissantes ruminations qui « nous bouffent » de l’intérieur et, l’air de rien, nous empêchent de vivre. De vivre pleinement.
Alors si nous prenions quelques minutes chaque jour pour faire une pause?
Prendre le temps de laisser faire le temps.
Prendre le temps de nous poser.
Prendre le temps d’accueillir ces ruminations, ces pensées toxiques et autres émotions négatives. Car nous pouvons alors les identifier, les regarder. Et c’est à ce moment là que nous réalisons que, si nous n’avons pas de prise sur ce qui nous est imposé par la vie ou par les autres, il est de notre entière responsabilité de faire le choix de le garder en nous et, bien souvent, de l’alimenter.
Faire une pause. Accueillir. Et prendre du recul.
Bien-sûr, je vais vous parler Sophrologie, de ses relaxations dynamiques et statiques qui sont de puissants outils. Pour l’avoir moi-même expérimentée dans la pire période de ma vie et parce que je le vois quotidiennement sur mes client.e.s, la Sophrologie aide à dire « STOP! Je fais une pause, je mets tout cela à distance et je réapprends à sourire ».
Mais finalement, peu importe la méthode utilisée. Apprenons à découvrir le potentiel que nous avons en nous pour lâcher-prise sur ce que nous ne pouvons pas contrôler.
Et là où cela devient merveilleux, c’est que lorsque nous avons développé cette capacité de lâcher-prise sur ce dont nous n’avons justement pas prise, nous pouvons alors pleinement nous concentrer sur ce que nous pouvons contrôler.
Car, soyons honnêtes, nous avons déjà bien suffisamment à faire en balayant devant notre porte! L’honnêteté intellectuelle est un travail quotidien. Comme un muscle, si nous l’ignorons, elle finit par disparaître. Avoir une « parole impeccable », regarder sans compromission nos propres actes, entendre les paroles d’autrui sans les interpréter ou en faire des suppositions, etc. Tout cela demande un réel entraînement et surtout d’avoir fait de la place à l’intérieur de nous-même pour avoir la possibilité d’entendre ce qu’il s’y passe.
Et lorsque, débarrassés de nos ruminations, l’on peut se concentrer sur ce qui nous appartient et uniquement ce qui nous appartient au quotidien, un merveilleux alignement tête / corps / coeur peut prendre place à l’intérieur de tout notre être. Notre âme est alors libre et paisible. Car, sans avoir occulté ce qui « nous bouffait », nous l’avons accueilli, nous en avons tiré les enseignements, puis nous avons pu le mettre à distance. La sérénité s’installe alors durablement en nous, nous permettant de construire un cercle vertueux entre ce qui nous appartient et ce que nous ne pouvons pas contrôler.
Alors oui, prenez du temps pour vous chaque jour. Un temps de pause. Un temps pour faire silence à l’intérieur de vous. Un temps pour accueillir ce qu’il y a à accueillir. Et un temps pour prendre du recul sur ce qui ne vous appartient pas et que vous ne pouvez pas contrôler.
Prenez un temps pour LÂCHER PRISE, vous le méritez bien.
« Cultiver votre bien-être en douceur et dans la bienveillance est le plus beau cadeau que vous pouvez vous offrir ».